Originaire d’Eurasie, la moule zébrée est une espèce envahissante qui a été introduite en Amérique du Nord au milieu des années 1980. Elle a probablement été transportée dans les eaux des ballasts de cargos en provenance de la mer Noire ou de la mer Caspienne, puis déversée dans les Grands Lacs. La moule zébrée s’est rapidement propagée et a profondément bouleversé nos écosystèmes aquatiques.
Sa capacité de filtration et sa grande densité par mètre carré ont entraîné une amélioration significative de la visibilité sous-marine, qui est passée, dans certains endroits, de quelques mètres à plus de 20 mètres. Cependant, cette augmentation de la transparence de l’eau a des effets pervers, car elle modifie l’équilibre entre les espèces. Les prédateurs piscivores peuvent désormais repérer plus facilement leurs proies, tandis que certains végétaux tirent profit de l’accroissement de la luminosité. De plus, la grande quantité de nourriture que cet organisme filtre n’est plus accessible aux autres espèces, ce qui cause des dommages importants aux moules indigènes. En se fixant sur la coquille de ces dernières, les moules zébrées les privent de nourriture, de la possibilité de se déplacer et les étouffent littéralement.
Description
La coquille de la moule zébrée est relativement petite, mesurant entre 0,5 et 4 cm de longueur. Sa forme évoque celle de la lettre D, avec une face aplatie du côté de la charnière. En général, sa coquille est ornée de stries qui alternent entre le brun foncé et le jaune clair. Cependant, ces stries peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre. Contrairement aux moules indigènes, la moule zébrée s’attache à toutes les surfaces submergées grâce à des filaments très résistants, appelés filaments bissaux.
Reproduction
Les femelles sont très fécondes et atteignent la maturité sexuelle en quelques mois seulement. La reproduction se produit lorsque la température de l’eau atteint 10 °C. La fécondation des œufs a lieu dans l’eau, et une femelle de taille moyenne peut libérer jusqu’à 1 000 000 d’œufs par an. Une fois fécondés, les œufs se transforment en larves appelées véligères, qui dérivent dans l’eau pendant 15 à 30 jours avant de se fixer au substrat grâce à leur byssus. Les individus vivent généralement de 2 à 5 ans.
Alimentation et prédateurs
Elle se nourrit principalement de plancton en filtrant environ un litre d’eau par jour. La moule zébrée est la proie de plusieurs poissons, tels que la perchaude, l’achigan à petite bouche, le malachigan et l’esturgeon. Les moules juvéniles constituent également une proie pour les écrevisses. Par ailleurs, les rats musqués, les canards et les tortues se nourrissent également de cette espèce.
Habitat
Cette espèce a une préférence pour les grands plans d’eaux stables, tels que les grands cours d’eau et les lacs de grande taille. Généralement, les colonies s’installent entre un et deux mètres de profondeur. Toutefois, des plongeurs ont observé la moule zébrée à de plus grandes profondeurs. Sa densité au mètre carré peut atteindre jusqu’à 30 000 individus.
Répartition
L’espèce est répandue dans une grande partie de l’est du Canada. Dans le Saint-Laurent, elle est présente dans le tronçon fluvial et ses tributaires, notamment la rivière Richelieu et l’Outaouais.
Références bibliographiques
Wiki – Moule zébrée
Gouvernement du Québec – Moule zébrée
Centre Saint-Laurent – Moule zébrée
MPO – Moule Zébrée
Références générales
LA VIE EN EAU DOUCE