Il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte du Canada pour réaliser à quel point l’eau domine nos paysages. Les lacs et les rivières se comptent par milliers et le majestueux fleuve Saint-Laurent, qui figure parmi les grands de notre planète, traverse tout l’est du pays sur plus de 3300 km.
Cette réserve inestimable d’eau douce est essentielle à notre survie. Pourtant, nous la maltraitons quotidiennement de mille et une façons, et ce depuis les débuts de la colonisation de l’Amérique par les Européens. Les fonds de nos cours d’eau les plus importants sont souvent jonchés de débris, et la pollution imputable aux villes, aux industries et à l’agriculture continue de faire ses ravages.
Heureusement, la croyance erronée en une ressource inépuisable change et une attitude de respect envers ce précieux liquide s’installe peu à peu. Nous réalisons plus que jamais que nous faisons partie intégrante de la nature qui nous entoure et que notre survie et celle de la planète en dépendent. Il est donc impératif que le grand public et plus particulièrement les jeunes soient sensibilisés à la richesse de nos milieux aquatiques. Lorsque je donne une conférence, je suis souvent étonné de constater à quel point cet environnement est méconnu. Il est vrai que l’intérêt à préserver ce que l’on connaît peu n’est jamais très grand.
Bien modestement, mon souhait est que ce blogue donne envie de découvrir ce milieu extraordinaire qu’est l’eau douce et qu’il mène les lecteurs à réaliser l’urgence de le protéger. Je vous avouerai, toutefois, que la préservation de l’environnement n’était pas ma seule motivation. En effet, ce qui a su me stimuler tout au long de ce projet, c’est ma fascination pour la vie en eau douce du Saint-Laurent. J’ai grandi sur les rives de ce majestueux fleuve et, très jeune, je me suis intéressé à ses habitats et aux organismes aquatiques qui le peuplent. Les adultes qui m’entouraient connaissaient très peu le fleuve, mis à part les quelques espèces de poissons que certains d’entre eux aimaient bien pêcher.
Dans le but de le faire mieux connaître, cette section de mon blogue est donc consacrée à la vie en eau douce du Saint-Laurent. Il est présenté sous la forme d’un guide d’identification dont le contenu a été largement déterminé par des observations recueillies lors de mes plongées, et les textes, inspirés des nombreux ouvrages cités dans la bibliographie.
Plusieurs saisons estivales ont été consacrées à la réalisation à ce projet, cumulant plus de 600 heures d’observation sous-marine, réparties sur 400 plongées. Ces dernières m’ont amené à explorer le majestueux Saint-Laurent, de sa source au lac Ontario, jusqu’à l’archipel des îles de Sorel. J’ai aussi exploré un de ses principaux tributaires, le Richelieu.
Au plaisir de vous y croiser,
Robert La Salle
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