J’ai passé mon enfance à observer les oiseaux du Saint-Laurent, en particulier ceux qui adoptaient pour la saison estivale l’archipel d’Hochelaga, où j’ai grandi. À aucun moment, je n’ai eu le privilège d’observer de grands rapaces comme le pygargue à tête blanche ou l’urubu à tête rouge. Aujourd’hui, leur présence est familière et il est relativement facile de les observer.
Identification
Le pygargue à tête blanche est le plus gros oiseau de proie au Canada. Sa taille est d’environ 82 centimètres, son envergure d’environ 2 mètres et son poids moyen est de 4,3 kilos. Les adultes ont un plumage brun foncé avec la tête et la queue blanche. Les yeux, les pattes et le bec sont d’un jaune vif. Son bec est crochu et massif. Les pattes sont dépourvues de plumes. Il ne revêt sa coloration distinctive qu’à l’âge de quatre ou cinq ans. Les immatures ont une coloration brune avec des taches blanchâtres. Ils peuvent parfois être confondus avec l’aigle royal (Aquila chrysaetos). Il tient les ailes bien droites lorsqu’il plane. Il atteint la maturité sexuelle vers l’âge de 5 ans et il peut vivre jusqu’à 30 ans.
Habitat – nidification
Le pygargue à tête blanche est monogame et préfère nicher dans les grands arbres des forêts matures en bordure de lacs et de grands cours d’eau tel le Saint-Laurent. Son nid, généralement immense, est construit de branches par les deux adultes. S’ils ne sont pas perturbés, ils y reviendront pendant de nombreuses années. Au Québec, le début de la ponte a lieu en avril ou en mai et chaque couvée comporte en moyenne deux œufs. L’incubation des oeufs dure de 34 à 46 jours. Après la naissance, ils demeureront au nid de 70 à 88 jours. Les jeunes mâles prennent leur premier envol après 78 jours et les femelles après 82 jours. Les jeunes demeurent dépendants des adultes de 30 à 100 jours après leur premier envol.
Alimentation
Il se nourrit généralement de poissons pêchés ou trouvés morts. Opportuniste, il vole souvent les poissons capturés par les balbuzards. Si les poissons se font rares, il se nourrira de sauvagines ou de mammifères. Il démontre une grande facilité à modifier son régime alimentaire selon la disponibilité des proies.
Comportement
Le pygargue à tête blanche est un oiseau territorial, particulièrement pendant la période de reproduction. Sa parade nuptiale est magnifique et complexe, avec ses cris et ses acrobaties aériennes. Dans l’une des spectaculaires parades nuptiales, le mâle et la femelle volent haut dans le ciel, verrouillent les serres et font la roue vers le bas, s’interrompant au dernier moment pour éviter de s’écraser. Ils sont souvent harcelés ou poursuivis par d’autres rapaces et par d’autres oiseaux, notamment les carouges, les merles et les corneilles.
Distribution
On retrouve le pygargue à tête blanche essentiellement en Amérique du Nord. L’espèce est présente depuis le nord-ouest de l’Alaska et le centre du Canada, jusqu’au sud des États-Unis et la Californie. Au Canada, de fortes concentrations de pygargues nichent en Colombie-Britannique, au centre nord de la Saskatchewan et du Manitoba, à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse. Il niche également, en plus petit nombre, dans le sud et le nord-ouest de l’Ontario, au Québec, dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Au Québec, sa nidification a été confirmée à plusieurs endroits. Son abondance est plus marquée dans deux régions : l’Outaouais, près des grands lacs et réservoirs hydroélectriques, l’île d’Anticosti et l’archipel de Mingan.
Prédateurs – Statut
De 1930 à 1970, le pygargue à tête blanche a subi un déclin important dans l’est du continent américain. Ce sont les épandages de pesticides organochlorés qui ont contaminé l’ensemble de sa chaîne alimentaire. La persécution infligée par les humains a aussi contribué à son déclin. Actuellement, les populations au Canada de Pygargues à tête blanche sont en général stables ou en légère progression. Les populations de la côte de la Colombie-Britannique, de la forêt boréale et des provinces Atlantiques se portent bien. Au Québec, en septembre 2003, le pygargue à tête blanche a été désigné espèce vulnérable, en raison du faible effectif de sa population nicheuse.Post navigation
Références bibliographiques
All about Birds
Audubon – Guide to North Américain Birds
Autres Références bibliographiques
LES OISEAUX DU SAINT-LAURENT